L’avenir a perdu son chemin

Orange et bleu lin, tanguent
Tandis que le parquet, aux lames effrayantes,
Dessine les rails violets d’une histoire filante,
Bordée de vert absinthe.

.
Étais-ce un soir d’hiver au soleil pâle ?
Ou une nuit d’insomnie ?
Seul, le parfum acre des fleurs d’acanthe
Me revient en mémoire
En de fantasques arabesques et de tonitruants coloris.

.
Nous avions joué aux cartes, jusqu’à tard dans la nuit,

Élimé toute la patience
Au ciel de nos délires
Et dans le champ cobalt du désir,
S’étirait ton humeur vagabonde.

.
Tu prédisais l’avenir avec élégance
Lisais dans le marc de café :
Tu me promettais mille succès,
La gloire et la reconnaissance,
La pourpre et l’incarnat.

.
Ivres de cette félicité,
Nous nous embrassions,
Le temps immobilisé par le présent vif et gai.

.
Soudain, l’heure sombre de la mort sonna.
Envahissant la chambre,
Elle nous vola rêves et couleurs

Pourpre et incarnat.

.
Anélias.B

3 Commentaires

  1. Merci, j’ai partagé sur Facebook !-)

  2. Félicitations pour le partage de ta vision de cette célèbre chambre et bienvenue dans le groupe qui s’agrandit. Trois nouvelles auteures en février.
    Belle description d’une ambiance, de la préparation d’un moment dramatique à venir dans le récit sans qu’on sache trop où l’auteure nous mène.
    On sait à peine de qui il s’agit. D’un certain couple presque secondaire. C’est flou, c’est bien, ça laisse la vedette à la chambre plus qu’au drame en tant que tel. Jusqu’à la chute finale, la surprise. Même cette sombre mort qui frappe deux personnes simultanément reste imprécise, laissant place à notre version et notre vision. Au plaisir de te lire en mars ? Le défi de mars. Un texte en B. En Bref, Bravo et Bienvenue.

  3. Très positif commentaire et belle analyse ! Une chambre et deux fantômes…des couleurs qui mènent la danse.
    Oui rendez-vous pour le prochain défi

Laisser un commentaire